Ces dernières années, le conflit israélo-palestinien a été désespérant, mais ces dernières semaines on a vu naître une dynamique porteuse d’espoir ; il faut saisir cette chance et tout faire pour l’encourager. La rencontre le 8 février entre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas est une avancée considérable, à peine envisageable il y a seulement quelques semaines. Cela permet d’espérer, comme un majorité d’Israéliens, que nous nous orientons vers une solution des deux États.
Suite aux élections palestiniennes et avec le retrait annoncé de Gaza, il est possible d’espérer enfin la création d’un État palestinien viable et démocratique. Pour cela, il faut revenir aux étapes présentées dans la " feuille de route ". Cette période euphorique ne doit pas nous faire oublier les risques qui demeurent. En effet, nombreux sont ceux qui veulent faire échouer le processus et les dirigeants israéliens et palestiniens vont devoir faire beaucoup d’efforts pour que les intégristes ne le sabotent pas. Il existe des gens qui ne veulent pas renoncer à la violence, et bien que le président Abbas ait un mandat très clair contre la violence, il va falloir l’aider à ce que les Palestiniens puissent observer les signes tangibles de progrès liés à l’abandon des armes. Pour cela, il aura besoin de soutien.
Israël a fait le bon choix en réagissant de manière aussi positive. Dès que la situation le permettra, les barrages devront être levés et la libre circulation des personnes et des biens devra reprendre. La libération des prisonniers palestiniens et le début du retrait coordonné des villes et des villages palestiniens, conformément à la " feuille de route " constituent d’autres mesures importantes. Les États-Unis, Israël, la Palestine et l’Europe travaillent ensemble sur ces questions et ce sera un des points importants de la visite de George W. Bush à Bruxelles en mars. Il faut aider financièrement les Palestiniens mais également qu’Israël soulage la pression économique, sans quoi les dons ne serviront à rien. Les États arabes doivent également honorer le versement des fonds qu’ils ont promis à la conférence de Beyrouth de 2002.
La Commission européenne contribue aussi au processus de paix par le biais de la "Politique européenne de proximité", notre nouvelle initiative visant au rapprochement de l’Union européenne et de ses proches voisins, et à l’émergence d’une région où régneraient paix et sécurité. En décembre 2004, j’ai présidé à l’adoption de " plans d’action " avec Israël et avec la Palestine, grâce auxquels nous allons soutenir des mesures pour renforcer la confiance entre les deux parties et proposer une large gamme d’initiatives politiques et économiques.
La part la plus ardue du travail demeure toutefois sur les épaules des dirigeants israéliens et palestiniens et ils ne doivent pas laisser passer une chance de parvenir à la paix.
« Ce que les Européens ont à dire aux Israéliens et aux Palestiniens », par Benita Ferrero-Waldner, Le Monde, 9 février 2005.
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