C’est une bonne chose que les factions palestiniennes se rencontrent au Caire et parviennent à une position commune. L’appel au calme qui en est ressorti est positif et renforce l’unité palestinienne, mais il est insuffisant. La déclaration du Caire n’a pas permis de reprendre l’initiative à Ariel Sharon. Le Premier ministre israélien a ridiculisé l’appel au calme avant même qu’il soit promulgué et c’est lui qui décide ce qui sera légitime ou pas dans les discussions.
Pourquoi les négociateurs du Caire n’ont-ils pas appelé à une conférence internationale pour la paix ? Pourquoi continuer à agir comme si le plan de désengagement de Gaza avait remplacé toutes les résolutions internationales et la " feuille de route " ? Pourquoi ne pas s’appuyer sur la décision de la Cour internationale de justice condamnant le mur israélien et demander l’arrêt de l’extension des colonies ? L’une des grandes erreurs de la conférence de Madrid et des accords d’Oslo est d’avoir accepté de négocier avec Israël alors que ce dernier continuait à étendre ses colonies. Pendant les négociations, Israël transformait le statu quo. Si on n’arrête pas Israël, il aura bientôt judaïsé tout Jérusalem et la moitié de la Cisjordanie. Les conditions internationales sont dures mais nous avons le soutien de la majorité des peuples. Il faut donc exiger l’arrêt de toute colonisation.

Source
Al-Ahram (Égypte)

« Beyond all limits », par Mustafa Barghouthi, Al Ahram, 24 mars 2005.