Les prises de positions passées de John Bolton à propos de l’ONU démontrent le dédain que les États-Unis portent à une organisation accusée d’être un frein aux justes croisades de Washington. Sous d’autres latitudes, on critique en revanche son incapacité à arrêter les États-Unis ou à affronter les problèmes du tiers-monde. La Guerre d’Irak a cristallisé ces critiques et le scandale du programme « pétrole contre nourriture » a approfondi la crise. Kofi Annan a compris que dans ces conditions, il fallait réformer l’ONU pour la renforcer.
Annan part du principe que l’objectif de l’ONU n’est pas seulement la paix mais aussi les Droits de l’homme, la justice et le développement et que ces éléments sont liés. Il tire de cette analyse une série de propositions variées. Il reste timide sur la possibilité d’avoir recours à la force mais il est ferme sur l’exigence faite aux pays riches de monter leur aide au développement à 0,7 % du PIB, un chiffre qui n’est atteint qu’en Europe du Nord. L’administration Bush doit par contre apprécier la création d’un fonds pour la démocratie, une demande de renforcement de la lutte contre la prolifération nucléaire ou sa condamnation du terrorisme, défini comme l’attaque contre des civils ou des organisations non-combattantes.
Il conclut avec deux points important : la réforme de la Commission des Droits de l’homme et celle du Conseil de sécurité de l’ONU. Pour devenir membre de la Commission des Droits de l’homme, il faudra désormais deux tiers des voix de l’Assemblée générale. Cela devrait limiter les arrangements entre États pour en devenir membre et échapper aux critiques. En revanche, concernant le Conseil de sécurité, il demande une augmentation du nombre de membres permanents pour intégrer des pays dont les continents ne sont pas représentés. Il s’agit d’une réforme qui n’intéresse pas l’Espagne, pays qui ne pourrait pas y prétendre et resterait définitivement à un échelon inférieur.
« Annan lucha por la ONU », par Inocencio Arias, El Periodico, 25 mars 2005.
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