Au début de la guerre, des unités entières de lanceurs de missiles « Zénith » sont parties d’URSS au Vietnam. Le 2ème bataillon de Briansk par exemple est parti au complet. Nous avons expérimenté le nouveau matériel là-bas, nous l’avons amélioré pour échapper aux missiles, nous avons appris à tirer sur des objectifs de petite taille. Nous n’utilisions que des lanceurs sol-air C-75, les premiers C-125 sont apparus en Égypte. Les Vietnamiens réclamaient le C-125 mais cela impliquait que le matériel passe par la Chine et nous avions peur qu’une partie n’arrive pas à destination. Je suis arrivé en survolant l’Afghanistan, le Pakistan, l’Inde et la Birmanie, il n’y avait pas d’autre chemin. Les accords avec ces pays étaient valables pour les hommes, mais pas pour les armes, et les bateaux américains rendaient l’expédition par la mer dangereuse. Les Vietnamiens ont reçu des C-125 mais la guerre était terminée. Ils voulaient aussi des lanceurs « Strela-1 », mais nous ne voulions pas que la technologie soit divulguée.
Dès le début, nous avons compris que les Américains n’étaient pas préparés à cette guerre. Leurs avions volaient à une altitude pratique pour nous, et sans formation tactique. Le major Proskournine a été décoré pour avoir atteint quatre cibles avec trois missiles ! Les États-Unis avaient sous-estimé nos moyens et ils étaient sous le choc après leurs lourdes pertes. Ils ont commencé à voler plus bas et sont devenus la cible de l’artillerie tenue par les Vietnamiens. Les Américains ont déclenché l’opération « Linebacker 2 » en 1972, les B-52 ont tapissé le Nord du pays de bombes. Par la suite ils ont compris qu’il n’y avait plus de cibles, les armes étaient cachées dans la montagne. Le napalm a été utilisé dans le sud pour faire sortir les partisans de la jungle. Les spécialistes russes n’étaient pas autorisés par les Vietnamiens à participer aux décisions militaires, pourtant nous avons essayé d’avoir des informations sur les opérations au Sud, savoir quand ils allaient enter au Cambodge ou au Laos. C’était impossible, le parti était très vigilant.
« Вьетнамцы старались, чтобы мы не командовали », par Evgueni Antonov, Vremya Novostyey. Ce texte est adapté d’une interview.
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