Face à un ancien régime arrogant, un vent de démocratie peut être libérateur. Ce n’est pas vrai qu’au Moyen-Orient. Quel qu’ait été le résultat du référendum français et néerlandais, le débat sur le Traité constitutionnel européen et la possibilité d’un vote « non » a déjà été une expérience libératrice pour les Européens.
Laissons de côté les douteux mérites de ce texte que même le traditionnellement pro-européen The Economist dénonce pour son caractère centralisateur. De toute façon, le débat n’a pas porté là dessus mais sur la confiance aux élites. Pour un Américain, il est difficile de concevoir à quel point les élites européennes sont hors sujet. A titre d’exemple, rappelons que Valéry Giscard d’Estaing a affirmé que sa constitution de 448 articles opaques était totalement lisible ! Le ministre hollandais des Affaires européennes, un partisan du texte a quand même reconnu de son côté que trop de décision concernant l’Europe avaient été prises sans consulter la population.
Les référendums ont permis d’ouvrir le débat sur la faillite de l’État providence européen, sur les entraves à la croissance et à la mobilité, les échecs des politiques d’immigration, l’antiaméricanisme européen et l’inaction de l’union européenne pour promouvoir la démocratie et la liberté dans le monde. L’Europe est actuellement comparable aux États-Unis au début des années 90, la période juste avant que Rudolph Giuliani, Bill Clinton et Newt Gingrich ne remettent les choses en place dans la vie politique états-unienne. Aujourd’hui, ce renouveau politique européen attendu s’incarne en Nicolas Sarkozy et dans d’autres dirigeants néo-conservateurs et néo-libéraux européens.
Le non offre la possibilité d’un nouvel espoir en Europe. Vive la France ! [1]
« A New Europe ? », par William Kristol, Weekly Standard, 6 juin 2005.
[1] En Français dans le texte.
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