Actuellement, nous avons une très bonne armée, bien plus efficace en Irak que ne l’a été Donald Rumsfeld. Aujourd’hui, George W. Bush garde le secrétaire à la Défense, peut-être parce qu’il ne peut pas en changer avant les élections du 30 janvier, mais Don Rumsfeld n’est clairement pas le secrétaire à la défense que Bush voudrait pour son second mandat.
Rumsfeld a montré ses limites quand il n’est pas parvenu à répondre aux questions que lui posait le soldat Thomas Wilson concernant le nombre de véhicules blindés disponibles. Si John Kerry avait fait de même pendant la campagne, les Républicains l’auraient éreinté. Peut-être que Rumsfeld était dans un mauvais jour, mais au début de la semaine, il avait déjà été à son désavantage.
Il a alors déclaré que le " nombre de troupes que nous avons en Irak fait partie des choses qui sont vraiment hors de mon contrôle ". Ah bon ? " Le nombre de troupes que nous avons eu pour l’invasion a été le nombre de troupes demandé par le général Franks et le général Abizaid ". Face à de telles déclarations, laissons de côté le fait que le problème n’est pas les troupes lors de l’invasion mais pour la stabilisation de l’Irak. Par ailleurs, le général Franks voulait 250 000 hommes et ses supérieurs lui ont promis des troupes étrangères qu’il n’a jamais eues. De plus, Rumsfeld aurait eu le temps depuis avril 2003 de réajuster le nombre des troupes et si ces généraux n’ont pas demandé plus de troupes, c’est parce qu’ils savent qu’il n’y en a pas de disponibles. Car Rumsfeld a refusé d’accroître les effectifs après le 11 septembre. Il faut surtout noter en fait que le nombre de soldats est la responsabilité de Rumsfeld.
Tous les secrétaires à la Défense en temps de guerre font des erreurs, certains persistent dans leurs erreurs, mais a-t-on déjà vu pire négation de ses responsabilités ?

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« The Defense Secretary We Have », par William Kristol, Washington Post, 15 décembre 2004.