Amnesty International a récemment condamné les « crimes de guerre en Irak et les preuves de tortures et de mauvais traitements dans les prisons états-uniennes ». Amnesty ajoutait que compte tenu de la place des États-Unis dans le monde, ce comportement des États-Unis est une menace globale pour le droit et la sécurité. George W. Bush a rejeté ces accusations, affirmant qu’elles émanaient de personnes en détention qui haïssait l’Amérique. En réalité, les propres documents déclassifiés des États-Unis attestent la réalité des évènements dénoncés par Amnesty.
Le 16 mars, le New York Times a révélé que 26 personnes étaient mortes dans les prisons en Irak et en Afghanistan. Le lendemain, Porter Goss révélait au Congrès qu’il ne pouvait pas assurer que les techniques d’interrogatoire de la CIA étaient conformes à la loi fédérale interdisant la torture. Le 26 mars, le New York Times a révélé que 17 soldats, dont les incarcérations avaient été demandées par les enquêteurs militaires, étaient toujours en liberté. Il n’y a pas de sanctions contre les abus ni même de responsabilité des auteurs.
C’est dans ce contexte qu’est apparu l’affaire du Coran suite à un article de Newsweek. Pourtant, il s’agit d’une vieille histoire qui date de 2002. Mais cela n’a pas suscité de réactions car apparemment, ni l’administration Bush, ni le peuple états-unien ne veulent savoir. Dick Cheney se dit aujourd’hui choqué par le rapport d’Amnesty alors que c’est lui même qui affirmait que tous les moyens sans exception seraient mis en œuvre pour lutter contre les terroristes. La politique de l’administration Bush ne fait qu’attiser la haine.

Source
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.

« US denial of Amnesty report is absurd », par Adel Safty, Gulf News, 20 juin 2005.