En dépit de signes encourageants, il est impossible d’ignorer le « déficit démocratique » dans le monde musulman, surtout dans les pays arabes d’autant que l’écart avec le reste du monde s’accroît puisque la démocratie et la liberté se développent partout, sauf dans le monde musulman. En outre, dans ces pays, on trouve une population très jeune et un fort taux de chômage des jeunes. Cela pourrait entraîner une situation sociale explosive que seul un système politique démocratique et flexible peut éviter.
Le second Rapport sur le développement humain arabe met en lumière le fait que le système éducatif arabe est fortement responsable du manque de démocratie. Ces problèmes d’éducation ont des retombées également sur l’économie et, dans de telles conditions, on ne peut voir ni la liberté, ni la prospérité, se développer. Cette situation n’est pas la faute des États-Unis, mais Washington s’en est inquiété trop tard en privilégiant d’autres objectifs géostratégique dans la région.
Poursuivre cette politique n’est pas dans l’intérêt de Washington et c’est pourquoi l’administration Bush s’est engagée dans le soutien à la démocratie partout dans le monde, sans exception pour le monde musulman. La stabilité fondée sur la seule autorité est illusoire, les États-Unis l’ont compris. C’est ce que George W. Bush a rappelé dans son discours de novembre. Cette politique ne doit pas faire empirer la situation cependant il faut la mener avec humilité et sagesse.
Cela demandera du temps et passera également par une réforme économique et un développement du droit des femmes.
« How to end the Muslim world’s democracy gap ? », par Richard N. Haass, Taipei Times, 19 janvier 2004.
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