Les travaillistes israéliens ont apporté leur soutien à l’annonce par Ariel Sharon d’un retrait unilatéral de la bande de Gaza et de l’abandon des colonie s’y trouvant. Il est effectivement difficile de ne pas applaudir la fin de l’occupation de l’aire palestinienne la plus peuplée de la région, mais cet enthousiasme ne doit pas nous faire oublier qu’il faut que ce retrait entre dans le cadre d’un accord pour un statut permanent.
En se retirant unilatéralement, Ariel Sharon discrédite les Palestiniens pragmatiques avec qui il aurait pu négocier ce retrait. En outre, en se retirant des territoires seuls, Sharon prend le risque de ne pas voir reconnaître les nouvelles frontières, ce qui ne résoudra rien et pourrait même intensifier le conflit car, après l’échange avec le Hezbollah, cela valorisera encore les extrémistes.
Il faut donc plutôt faire un accord qui se fonderait sur le plan prévu par la « feuille de route » ou l’accord de Genève. Cela permettrait de démontrer qu’il y a une direction pragmatique palestinienne et cela la renforcerait. Sharon devrait entamer des négociations où il offrirait un retrait de Gaza dans le cadre d’un accord.
La droite a mis trop de temps à comprendre qu’il n’y avait pas d’intérêt à rester à Gaza. Maintenant, elle ne doit pas le faire avec résignation et sans accord.

Source
International Herald Tribune (France)
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« The wrong exit from Gaza », par Yossi Beilin, International Herald Tribune, 11 février 2004.