Le retrait de Gaza occupe une place centrale dans le débat politique en Israël. Le monde aussi a pris conscience de l’importance de ce développement après la mort de Yasser Arafat. Aujourd’hui, beaucoup estiment que si Ariel Sharon est prêt à se retirer, il faut l’aider à le faire.
Il y a quelques semaines, mon parti, le Yahad, a voté en faveur du gouvernement Sharon contre l’extrême droite qui voulait faire échouer le projet de retrait de Gaza. Nous pensons cependant que ceux qui croient que le retrait de 6,14 % des territoires occupés va lancer une dynamique qui va conduire à la paix commettent une grave erreur. En effet, Ariel Sharon et Mahmoud Abbas ne parviendront jamais à se mettre d’accord après ce retrait. Le Premier ministre israélien va vouloir mettre en place un accord intérimaire, sans échéance et qu’il fera durer longtemps. Abbas le sait et c’est pourquoi il refuser tout accord temporaire. On court donc vers une crise. Le prochain défi pour les États-Unis est donc de réconcilier les points de vue d’Abbas et de Sharon.
Il faut réécrire la « feuille de route » pour y intégrer le retrait de Gaza et fixer des échéances datées précisément. Le monde ne peut plus ignorer qu’on va vers un affrontement après le retrait de Gaza si on n’y prend garde.

Source
San Francisco Chronicle (États-Unis)

« Peacemaking in a Dangerous World Preventing a collision on the road to peace », par Yossi Beilin, San Francisco Chronicle, 27 février 2005