« Aider Abbas à réussir »

L’élection de Mahmoud Abbas à la tête de l’Autorité palestinienne n’est pas une surprise. L’ouverture des débats et la vitalité de la campagne en revanche est une preuve que si l’État palestinien est établi, il sera la première démocratie arabe. Mais l’État palestinien n’est pas constitué. La vraie question n’est pas de savoir si Abbas est véritablement prêt à faire la paix mais si les États-Unis, Israël et l’Europe sont prêts à saisir cette occasion.
Aujourd’hui, Abbas n’a pas besoin de faire ses preuves. A 69 ans, il est l’un des politiciens arabes les plus " transparents " et ses idées rassemblées dans ses discours et ses livres sont bien connues. En 1995, j’avais négocié avec lui un accord non signé, l’accord Beilin-Abu Mazen, qui a servi de base aux propositions de Bill Clinton puis à l’accord de Genève. Sur le plan personnel, Abbas est un pragmatique mais pas un modéré. Il n’a aucune sympathie pour l’entreprise sioniste, mais il a compris avant ses collègues que la détresse des Palestiniens prendrait fin seulement par la création d’un État à côté d’Israël. Il a les mêmes principes que Yasser Arafat mais c’est quelqu’un avec qui on peut négocier une paix permanente.
Abbas est un réfugié et il a donc une légitimité dans cette population. Il a également gagné le soutien de George W. Bush, du monde arabe, de l’Europe et de beaucoup de citoyens israéliens. On ne doit pas attendre que ce soit Abbas qui fasse tout le chemin dans notre direction. Pour parvenir à un accord, il faut agir. Bush doit dépêcher un envoyé spécial dans la région. Les Européens doivent fournir une assistance financière et Ariel Sharon doit négocier le désengagement de Gaza, mettre fin aux assassinats ciblés et diminuer le nombre des checkpoints.