« La démocratie au Moyen-Orient est un projet global à long terme »

Les attentats de Madrid nous ont rappelé la capacité d’Al Qaïda à porter la destruction de masse au cœur du monde industrialisé et qu’il nous faut continuer à faire des efforts pour promouvoir le développement et la démocratisation au Moyen-Orient. En effet, à long terme, le succès contre Al Qaïda implique l’éradication des racines de la haine que sont la réaction politique, la régression économique et la répression sociale aggravés par les sentiments d’impuissance face aux ingérences étrangères, au conflit israélo-palestinien et à la globalisation.
Dans ce contexte nous devrions appuyer le plan pour le « Grand Moyen-Orient » qui vise à moderniser la région par des moyens multilatéraux et pacifiques, mais cette initiative rencontre des difficultés du fait de sa naissance sous une étoile américaine. Les rédacteurs du programme de développement de l’ONU ont émis des critiques très dures à ce sujet et ont rappelé le manque de crédibilité des États-Unis dans le monde arabe. Plus les États-Unis seront associés à ce plan, plus il aura de chances d’échouer.
Pour que cette initiative réussisse, il faut que l’engagement soit garanti sur 20 ou 30 ans, ce qui exige des implications multilatérales fortes. Il faut que l’initiative perde son caractère américain et que le G8 s’y implique. Il faut également que l’aide économique soit redirigée vers l’éducation et le droit des femmes. Si l’OTAN peut s’occuper de certaines questions de sécurité, ce ne sera cependant pas à elle de se charger des questions essentielles.
Nous devons nous inspirer du succès du Plan Marshall et aider à la réussite de ce plan en résolvant le conflit israélo-palestinien.