Surpris par l’émergence d’une rébellion en Irak en avril et par le manque de soutien des Irakiens vis-à-vis de la coalition, certains aux États-Unis affirment désormais que les Irakiens manquent de courage pour défendre la démocratie. La réalité est tout autre et ce sont les États-Unis qui ont refusé d’organiser les élections pour garder le contrôle du pays. Par cette politique L. Paul Bremer a miné la crédibilité d’Al al-Sistani, qui avait appelé au calme les chiites et de Kofi Annan. La décision de poursuivre Moqtada al-Sadr n’a fait que mettre le feu aux poudres.
En janvier et en février, al-Sistani a demandé des élections que les États-Unis ont toujours refusé. Il a donc demandé à l’ONU son arbitrage pour décider si des élections pourraient être organisées avant le 30 juin. L’envoyé d’Annan, Lakdhar Brahimi a demandé un report des élections après la date prévue pour le transfert, ce qui signifiait que le nouveau gouvernement serait choisi par les États-Unis. Cette affirmation de l’ONU a surpris les chiites et Sistani est apparu comme impuissant. Cela a entraîné un soulèvement des chiites alors qu’aux États-Unis on débattait du stationnement de troupes en Irak sur le long terme pour s’assurer que le pays resterait sur la « bonne voie ».
Sistani retrouvera le soutien populaire dont il bénéficiait si les politiques états-uniennes évoluent vers la négociation pour mettre fin à l’occupation, mais en ce qui concerne l’ONU, les dommages seront long à réparer. L’Organisation est apparue comme pro-états-unienne, anti-irakienne et anti-démocratique. La restauration de l’image de l’ONU ne pourra toutefois se faire que si les États-Unis reconnaissent sa légitimité.
« An uprising in support of democracy », par Salim Lone, The Guardian, 13 avril 2004.
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