« Attention aux cadeaux d’Ariel Sharon »

Ariel Sharon vient cette semaine aux États-Unis pour obtenir la bénédiction de Washington pour son plan de retrait unilatéral de Gaza. En soi-même, ce désengagement est une bonne chose, mais il apparaît pour beaucoup d’observateurs non pas comme un plan « d’abord Gaza » mais « seulement Gaza ».
Comme pour un État palestinien, la « feuille de route » et la barrière de séparation, Sharon a adopté une bonne idée et l’a modifiée pour faire avancer ses demandes territoriales contre-productives. Le retrait des territoires et la barrière ont d’abord été soutenus par les « colombes sécuritaires » qui, reconnaissant qu’il n’y avait pas de partenaires palestiniens pour la paix. Ils souhaitent réduire la présence militaire dans les territoires et les attentats suicide et veulent conserver le caractère juif et démocratique d’Israël. La barrière devait suivre le tracé de la frontière de 1967.
Sharon a détourné ce plan pour des objectifs politiques, pas de sécurité. C’était pour lui un moyen de faire attendre les Israéliens et de réagir avant que la communauté internationale ne fasse d’autres proposition allant plus loin. Aujourd’hui, Sharon veut que Washington lui donne l’assurance qu’il peut continuer sans discuter de la question des réfugiés ou d’un retour aux frontières de 1967. Le retrait israélien sans discussion avec l’OLP pourrait laisser Gaza dans les mains du Hamas et si George W. Bush donne son accord, Sharon l’interprètera comme une justification pour geler le processus de paix.