La dispute sur le programme nucléaire iranien se réchauffe et beaucoup d’analystes prédisent qu’elle sera la principale crise internationale de 2006. Les questions impliquées dans cette crise sont simples : l’Iran réclame son droit à disposer de la maîtrise de l’intégralité du cycle d’enrichissement de l’uranium pour un usage pacifique, conformément aux articles 1 et 4 du Traité de non-prolifération. Aujourd’hui, la Russie aide l’Iran à construire une centrale à Bushehr. La Russie a proposé de prendre en charge l’enrichissement de l’uranium, mais Téhéran ne veut pas dépendre d’un autre État.
Le programme nucléaire iranien est transparent et il est régulièrement contrôlé par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Le problème vient de la croyance des États-Unis, de ses alliés et d’Israël que le programme iranien cache une activité militaire secrète. Suite à l’échec des négociations entre l’Iran et la troïka européenne, quelles pressions vont désormais être exercées contre Téhéran ? Dans les semaines à venir, les Européens et les États-Unis vont chercher à mobiliser le soutien de la Chine et de la Russie, ainsi que celui des pays non-alignés pour amener la question iranienne devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
La semaine dernière, l’Iran a déclaré que si le Conseil de sécurité se saisissait du dossier, Téhéran cesserait sa coopération avec l’AIEA et pourrait même se retirer du Traité de non-prolifération. En Israël et aux États-Unis, les néo-conservateurs réclament une intervention armée. Benjamin Netanyahu a déclaré que s’il gagnait les élections, c’est ce qu’il ferait. Les récentes déclarations d’Ahmadinejad n’ont pas favorisé l’apaisement.
La seule façon de régler la crise, relancer des négociations entre Washington et Téhéran pour qu’ils règlent leurs vieux contentieux est de promouvoir la dénucléarisation totale du Moyen-Orient.

Source
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.

« Iran crisis is likely to explode », par Patrick Seale, Gulf News, 15 janvier 2006.