Les nouvelles en Irak sont si mauvaises que même le président George W. Bush n’y voit plus de signes d’amélioration. Au contraire, les États-Unis et le Royaume-Uni semblent être sur le point d’accroître leur présence militaire en Irak. Il y a un an, un tel accroissement d’effectif aurait pu aider car cela aurait évité des pillages d’institutions, et donc une restauration plus rapide des services publics. Cela aurait aussi permis un transfert de souveraineté plus rapid,e mais aujourd’hui, cela ne servira plus à rien.
Quand L. Paul Bremer affirme que les Irakiens souhaitent l’unité de leur pays, on se demande bien à quels Irakiens il s’est adressé. Au Kurdistan, une pétition demandant l’organisation d’un référendum sur l’indépendance a réuni les signatures de deux tiers des adultes kurdes en âge de voter. Les chiites se définissent à plus de 60 % en fonction de leur identité religieuse avant leur identité irakienne et, s’ils se sentent aussi Irakiens, il veulent avant tout faire du pays un État islamique, ce que les sunnites pan-Arabes ne supporteront jamais, pas plus que les Kurdes. La guerre civile en Irak est donc probable car ce pays n’est resté uni que par la force depuis plus de 80 ans.
On peut toutefois éviter la guerre par un système fédéral où le pouvoir central aurait peu d’autorité sur ses trois composantes qui développeraient leur forme de gouvernement dans leur État, sans contraindre les autres. On peut cependant envisager un rassemblement entre sunnites et chiites dans un même État arabe, mais un État sunnite séparé est préférable. Un tel système permettrait en effet un désengagement des troupes de la coalition du Nord kurde et du Sud chiite pour se concentrer sur le triangle sunnite.
« There is one way to preserve Iraq - and give us a way out », par Peter W. Galbraith, The Guardian, 17 mai 2004.
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