Avec l’annonce des résultats de l’élection irakienne dimanche, les vainqueurs vont pouvoir nommer leur gouvernement et écrire leur constitution, mais cet exercice pourrait bien déchirer le pays.
Les grands vainqueurs de l’élection sont la liste chiite de Sistani qui a obtenu près de la moitié des voix et la liste kurde unifiée qui a obtenu 26 % des voix. En fait 80 % des Irakiens ont voté pour des listes représentant leur ethnie ou leur groupe religieux, les Arabes sunnites s’exprimant ainsi en ne votant pas du tout. Malgré ce vote fragmenté ethniquement et religieusement, il devrait être facile de fonder une coalition puisque comme il faut deux tiers des élus en faveur d’un gouvernement pour que celui ci soit nommé, il suffira que les Kurdes et les chiites s’associent pour qu’un gouvernement soit nommé et on s’oriente vers cette solution.
Les Kurdes et les chiites veulent effacer les vestiges du régime de Saddam Hussein et de la domination sunnite. Ils seront plus durs contre l’insurrection en envoyant les peshmergas et les milices chiites contre eux, ils reprendront la déba’asification suspendue par Iyad Allaoui. Les Kurdes feront peu pour empêcher les chiites d’islamiser les régions arabes et, en échange, ils obtiendront le contrôle de la zone riche en pétrole de Kirkouk.
Toutefois, ils ne pourront pas s’entendre sur la constitution car leurs orientations sont trop différentes. Il faut en finir avec l’image d’un remake irakien de la rédaction de la constitution états-unienne de 1787 et il faut prendre garde que cette rédaction constitutionnelle ne détruise ce qui fonctionne en Irak.
« Peril in Iraq’s Constitution », par Peter W. Galbraith, Los Angeles Times, 14 février 2005.
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