Les difficultés rencontrées lors de la Guerre d’Irak et l’absence d’armes de destruction massive nous font nous interroger sur la pertinence de l’idée de guerre préventive. À l’avenir, un président hésitera davantage à lancer une guerre préventive compte tenu des difficultés rencontrées, mais l’annonce de la mort de cette doctrine a été grandement exagérée.
Le fait qu’une nouvelle guerre préventive n’aura pas lieu tout de suite est une évidence. Cette doctrine n’a jamais été prévue pour régler toutes les questions de sécurité nationale. La prévention demeure une de nos stratégies pour éviter la diffusion des armes issues de la Guerre froide. Les guerres préventives ne seront jamais nombreuses, comme l’avait affirmé Condoleezza Rice.
L’administration Bush n’a d’ailleurs rien inventée en la matière. La doctrine Monroe repose déjà sur l’idée de frapper avant d’être frappé. Lors de la crise des missiles de Cuba, Kennedy a envisagé cette option tout comme Bill Clinton l’a envisagé plus tard vis-à-vis de la Corée du Nord. Le fait que la guerre d’Irak ait été plus dure que prévue ne change rien au fait que les frappes préventives gardent un statut plus important que par le passé car nous ne pouvons pas évacuer la possibilité que des terroristes acquièrent des armes de destruction massive ou que l’Iran ou la Corée du Nord risquent de nous attaquer. Même Kofi Annan reconnaît que face à une menace directes, ces frappes peuvent se justifier.
Aujourd’hui, les négociations de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne avec Téhéran ne fonctionneraient pas sans la menace des frappes préventives états-uniennes ou israéliennes. Les frappes préventives étaient déjà une option nécessaire avant George W. Bush et cela restera le cas tant que le monde sera tel qu’il est.
« Shooting First », par Gary Schmitt, Los Angeles Times, 30 mai 2004.
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