« Et maintenant... quatre nouvelles années de guerre ? »

En portant George W. Bush à la Maison-Blanche pour quatre années supplémentaires, l’électorat américain a voté pour la guerre. C’est la plus importante conséquence de l’élection américaine. Une majorité d’Américains voit Bush comme un commandant en chef fort qui va les mener à la victoire. C’est une perspective alarmante pour le monde mais, toujours traumatisé par le 11 septembre, l’Amérique conserve toute sa rage et sa peur. Effrayée par la possibilité d’une attaque terroriste, obsédée par sa sécurité et enivrée par sa puissance, l’Amérique enrage d’avoir été frappée sur son territoire. Elle veut détruire ses ennemis et pense que Bush est l’homme qu’il lui faut.
L’autre raison majeure de la victoire de Bush est la croyance de beaucoup d’Américains que Dieu est de son côté, ce que Bush n’hésite pas à clamer d’ailleurs. Bush a utilisé dans sa campagne le fondamentalisme chrétien autant que la peur du terrorisme. Aujourd’hui, le Bush que le monde a détesté pendant quatre ans est encore plus fort. Son parti contrôle les trois branches du pouvoir politique : l’exécutif, le législatif et, plus grave pour les droits civiques, la Cour suprême.
Certains optimistes pensent qu’il va se modérer et tenter d’unifier une nation profondément divisée et de rallier les alliés traditionnels de l’Amérique en réparant les relations transatlantiques. Certains pensent même qu’il va relancer le processus de paix israélo-palestinien. Tout cela est hautement improbable et même s’il voulait le faire, Dick Cheney l’en empêcherait. Il est plus réaliste de penser que son succès va faire croire à Bush qu’il a été « choisi » pour mettre en place une idéologie.
Vladimir Poutine et Ariel Sharon se réjouissent de cette élection et Silvan Shalom appelait l’Europe à combattre le terrorisme aux côtés de Bush dans Le Monde. La vieille Europe, elle, voit cette réélection avec anxiété. En Irak, les États-Unis vont relancer l’offensive, y compris par des bombardements. L’administration Bush 2 va continuer à travailler avec Sharon et poursuivre sa guerre contre l’islam militant dont le discours séduit de plus en plus dans le monde arabe.