En Ukraine, les citoyens manifestent contre les fraudes et Colin Powell a exprimé la préoccupation de la nation concernant les irrégularités du processus électoral. En revanche, les irrégularités qui ont eu lieu lors des dernières élections présidentielles aux États-Unis sont passées sous silence.
L’Ohio a joué cette année le rôle de la Floride en 2000. Cet État a décidé du sort de l’élection mais cette dernière a été marquée par de nombreuses irrégularités qui devraient autant faire réagir les citoyens états-uniens que ceux de Kiev aujourd’hui. Plus de trente quatre jours après l’élection, le résultat du vote dans cet État n’est toujours pas certifié. Le secrétaire d’État de l’Ohio chargé du contrôle de l’élection est Ken Blackwell, le co-directeur de la campagne de George W. Bush dans l’État. Il s’agit d’un conflit d’intérêt intolérable et d’autant plus inacceptable que les fraudes sont nombreuses. Un recompte devrait être effectué.
Ken Blackwell a détourné le système des votes provisoires contre les démocrates, il a autorisé l’usage de machines à voter qui ont parfois donné des résultats impossibles en faveur de Bush. Le programme de décompte utilisé par ces machines a été créé par une entreprise privée dirigée par un partisan de Bush. Les bureaux de votes votant traditionnellement démocrate avaient moins de machines que ceux votant traditionnellement républicain, ce qui a eu pour conséquences de longues files d’attentes pour les démocrates. Comme en Pennsylvanie et en Floride, les sondages « sortie des urnes » annonçaient une victoire de John Kerry mais les résultats officiels ont donné des résultats contraires. La probabilité que cet événement se soit produit dans ces trois États est extrêmement faible.
Il faut lancer une enquête fédérale sur ce vote et organiser un recompte là où c’est possible. Il faut que les machines à voter garde une trace du vote permettant les audits et un amendement constitutionnel garantissant le droit de vote à tous les citoyens.
« In Cleveland as in Kiev », par Jesse Jackson, The Guardian, 8 décembre 2004.
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