Dans le monde islamique, il est courant d’accuser des conspirations occidentales et sionistes d’être la cause des maux des musulmans. Ainsi, on dénonce les prisonniers de Guantanamo, les sort des Palestiniens et la mort de milliers de victimes en Irak à cause des sanctions de l’ONU, puis de l’occupation américaine. Le plus vibrant des défenseurs de cette approche est bien sûr Oussama Ben Laden.
Pourtant, quand les musulmans souffrent, c’est habituellement l’Occident et souvent les États-Unis qui prennent la tête des opérations d’aide. Quand l’URSS a envahi l’Afghanistan, quand la Somalie mourrait de faim, quand les Serbes massacraient les Bosniaques, ce sont les États-Unis qui ont agit. Les États-Unis ont renversé les Talibans, un régime reconnu seulement par trois pays musulmans au monde, mais aucun pays musulman hormis la Turquie n’a envoyé de troupes pour aider à stabiliser le plus pauvre des pays musulmans. Le tsunami a provoqué le même type de réaction : un action occidentale et une inertie des pays musulmans. L’Arabie saoudite a donné 30 millions de dollars aux victimes, autant que les Pays-Bas et le dixième de ce qu’ont versés les États-Unis. L’Arabie saoudite ne se rendra pas à Jakarta à la conférence des pays donateurs.
Les pays musulmans en appellent souvent à l’oummah, la communauté des croyants, mais ne font rien en cas de crise. L’Organisation de la Conférence islamique ou la Ligue arabe dénoncent la situation en Irak ou en Palestine, mais n’ont rien dit pour les morts de la guerre Irak-Iran ou ceux de la répression en Syrie dans les années 80. Aujourd’hui, ils continuent de se taire sur les cas de torture en Égypte. Peut-être que la générosité occidentale va forcer les États musulmans à reconnaître que les appels à la solidarité n’aident pas beaucoup les musulmans.
Face aux critiques, la télévision saoudienne a enfin organisé un téléthon qui a permis de rassembler 75 millions de dollars et la Banque islamique de développement a promis 500 millions de dollars d’aide. Après tout, la charité est un des cinq piliers de l’islam.
International Herald Tribune (France)
L’International Herald Tribune est une version du New York Times adaptée au public européen. Il travaille directement en partenarait avec Haaretz (Israël), Kathimerini (Grèce), Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne), JoongAng Daily (Corée du Sud), Asahi Shimbun (Japon), The Daily Star (Liban) et El País (Espagne). En outre, via sa maison-mère, il travaille indirectement en partenarait avec Le Monde (France).
« When Muslims suffer, it’s the West that helps out », par Peter Bergen, International Herald Tribune, 10 janvier 2005.
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