Le sommet de Charm El-Cheikh ouvre une nouvelle ère et nous entendons ne pas gâcher cette occasion. Je suis heureux que nous soyons parvenus à organiser ce sommet que nous demandions depuis longtemps et d’autant plus que nous y sommes parvenus sans les Américains ou les Européens. Ce sommet entre dans le cadre d’un processus de normalisation des relations israéliennes avec les pays arabes. Nous n’avons aucun sujet de conflit avec les pays d’Afrique du Nord, ni avec ceux du Golfe. Leur présence aurait un impact incroyable sur les opinions publiques, pour ne pas parler des conséquences économiques...
Mahmoud Abbas n’a pas d’autre choix que de désarmer les factions palestiniennes. S’il se contente de les intégrer au jeu politique, elles réutiliseront les armes tôt ou tard. La plus grande menace pour Mahmoud Abbas vient aujourd’hui du Hezbollah, qui est derrière la plupart des projets d’attentats. Le Hezbollah a remplacé Saddam Hussein pour le versement d’argent aux familles des kamikazes. C’est pourquoi l’Europe devrait l’intégrer sur sa liste des organisations terroristes.
C’est un point d’opposition avec la France, mais on peut noter que la France a beaucoup évolué ces derniers temps avec l’adoption de la résolution 1559, l’interdiction de la chaîne Al-Manar, une vraie mobilisation contre l’antisémitisme ou la fermeté de Michel Barnier face au programme nucléaire iranien. Les relations entre la France et Israël reprennent des couleurs. Il y a beaucoup plus d’optimisme entre nous. Les Israéliens qui en doutent encore n’ont qu’à regarder ce que font les Français. Quelque chose se passe et c’est très bien.
Je pense que le retrait de Gaza doit passer par un référendum. Je suis d’ailleurs l’auteur d’une loi adoptée en 2000 qui prévoit un processus similaire pour le Golan. Toutefois, on ne peut pas y parvenir si le Premier ministre s’y oppose. Il est impossible d’avoir une majorité à la Knesset sans son soutien. Je serais ravi s’il s’avérait, à la fin, que je me suis trompé et que le retrait se passe sans conflits. J’ai demandé trois fois au Premier ministre, au cours des derniers mois, de passer par un référendum. Je crois que cela ne retarderait pas le processus. Il va y avoir des votes définitifs à la Knesset, dans les prochaines semaines, sur le projet lui-même et sur la loi d’indemnisation. Nous disposerons après de cinq mois avant l’échéance. Donc nous avons le temps. J’ai été surpris par sa réaction.
« La plus grande menace pour Mahmoud Abbas vient du Hezbollah », par Silvan Shalom, Le Monde, 12 février 2005. Ce texte est adapté d’une interview.
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