À l’heure des élections américaine, c’est le moment de nous souvenir de la contribution unique des États-Unis à la paix et à la stabilité du monde. Depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont conduit l’effort commun des démocraties pour promouvoir les valeurs universelles de liberté, de chance pour chacun, de tolérance et d’égalité dans une société globale. Grâce à une direction forte, ils ont vaincu le fascisme et le communisme. Bien sûr, ils n’ont pas pu faire cela seuls car dans le monde globalisé qui est le nôtre, un seul pays ne peut pas définir et appliquer des solutions à ces défis. L’Amérique a besoin de l’Europe et de tous les autres pays engagés par les valeurs de démocratie et de liberté.
De son côté, l’Europe a tout autant besoin de l’Amérique car elle est autant menacée aujourd’hui par la tyrannie du terrorisme et du fondamentalisme radical que les États-Unis, la Russie, Israël, l’Indonésie ou la Turquie. En Israël, nous trouvons atterrant que cette vérité fondamentale soit barrée par le vitriol de l’antiaméricanisme. Diverger sur les tactiques est légitime, mais cela ne doit pas obscurcir les intérêts communs des membres de l’Alliance atlantique et de tant d’autres pays.
Il est rassurant de savoir que, quel que soit le vainqueur de l’élection, ce sera une victoire pour les valeurs de démocratie et de liberté et que l’Amérique continuera de conduire les efforts du monde pour la paix et la démocratie. Personne ne peut nier le succès de ce leadership contre le fascisme, puis le communisme. Au cours des dernières années, nous avons assisté à des changements géopolitiques positifs de l’Afghanistan à la Libye, tandis que les droits démocratiques et la nécessité de véritables réformes s’enracinaient, lentement mais sûrement. Aujourd’hui, des citoyens des quatre coins du monde réclament la démocratie. En dépit des difficultés, c’est le chemin que prend l’Irak.
Le leadership américain pour la paix au Proche-Orient est aussi évident. C’est grâce à l’action de Jimmy Carter, puis de Bill Clinton, qu’Israël signa les traités de paix avec l’Égypte et la Jordanie. L’Amérique joua aussi un rôle central pendant les négociations d’Oslo, et elle continue de jouer un rôle unique et irremplaçable dans les efforts diplomatiques pour mettre fin aux quatre longues années de campagne palestinienne de violence, afin que les pourparlers de paix puissent reprendre. L’Amérique soutient Israël, mais cela ne veut pas dire qu’elle est hostile aux Palestiniens car l’arrêt des attentats suicide va dans leur intérêt. Avec l’Union européenne et l’Amérique, Israël veut que les Palestiniens mettent en place un bon gouvernement qui combattra le terrorisme et avec lequel on pourra négocier.
Il est triste de voir que les dirigeants les plus souvent critiqués au Proche-Orient ne sont pas ceux des régimes totalitaires ou terroristes, mais les Etats-Unis et leur rôle dans l’arène internationale. Au lieu de dénoncer les États-Unis, le monde arabe doit changer en s’inspirant de l’Europe dont les réalisations dans tous les domaines montrent clairement la vitalité et la valeur inhérente des efforts en faveur de la paix et de la démocratie. Tandis que l’Europe continue de consolider son union, ses responsabilités en tant que partenaire des États-Unis pour la défense des valeurs et des aspirations démocratiques à travers le monde ne peuvent que s’accroître. Ce partenariat américano-européen est crucial pour le succès de la bataille globale contre les ennemis de la tolérance et des libertés individuelles qui sont au cœur de notre mode de vie.
« Le partenariat américano-européen est crucial », par Silvan Shalom, Le Monde, 3 novembre 2004.
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