La tentative de relance d’une " feuille de route " vers un statut final mettant fin au conflit israélo-palestinien n’est qu’une étape intermédiaire, la conférence de Londres sur la réforme palestinienne en était une autre. Aujourd’hui, ce n’est pas la médiation qui est nécessaire. Les Palestiniens ont besoin de partenaires et le partenaire naturel des Palestiniens est la Jordanie.
La Jordanie est une part essentielle du processus de paix dans les deux grandes questions posées lors de la conférence de Madrid : la résolution du conflit israélo-palestinien et la résolution du conflit régional. En effet, les intérêts des habitants des trois zones (Palestine, Jordanie, Israël) sont si étroitement liés que leurs représentants n’ont pas d’autres choix que de travailler ensemble. Le problème des réfugiés est un bon exemple : on ne peut pas le régler sans associer les trois entités. Dans ce domaine comme dans d’autres, la politique unilatérale serait inefficace. De même, le développement socio-économique dans les trois zones nécessite une intégration économique et des discussions concernant le partage des ressources naturelles et tout particulièrement l’eau. L’intégration européenne aussi a commencé sur des questions économiques. Par contre, sans discussions sur ces points, les rivalités perdureront.
La question de Jerusalem peut être résolue par une reconnaissance, de la part des trois, que cette ville a une importance davantage spirituelle que politique. On peut donc arriver à une solution contentant les trois religions abrahamiques, et on pourrait alors soumettre le statut politique final à l’autorité morale de cette ville.
La fragmentation du Proche-Orient lui nuit dans cette région troublée. Le choix qui existe aujourd’hui est le régionalisme ou la barbarie.

Source
Daily Star (Liban)
Taipei Times (Taïwan)

« Jordan is the Palestinians’ natural partner », par El-Hassan bin Talal, Daily Star, 25 mars 2005.
« Jordan can guarantee a workable peace plan », Taipei Times, 30 mars 2005.