Chacun des candidats démocrates restant affirme qu’il peut défier George W. Bush sur les questions de sécurité nationale. Pourtant à quelques rares exceptions près, ils sont tous proches du programme de Bush sur ce sujet. Nous n’en avons entendu aucun développer une nouvelle vision de la politique de sécurité nationale des États-Unis dans l’après-Guerre froide marquée par le terrorisme. Ce n’est pas qu’une nouvelle vision des choses est inconcevable, c’est simplement que les candidats démocrates partagent les vues de l’establishment sur ce sujet.
Aussi les démocrates discutent des détails des dépenses en terme de défense, mais pas du montant des dépenses faramineuses. Ils s’opposent aux mini-bombes nucléaires, mais ne parlent pas de désarmement. Même Howard Dean ne fait pas exception et il adopté le principe de la guerre préventive. Il a promis également de dépenser davantage sur la sécurité intérieure et pour la guerre au terrorisme et il s’oppose à ce que des troupes états-uniennes servent sous commandement de l’ONU. John Kerry est presque le candidat le plus original quand il demande que le poids de la reconstruction de l’Irak soit porté par une contribution financière des plus fortunés et plus uniquement par les impôts des classes moyennes.
Les démocrates ont échoué à redéfinir le fondement de la doctrine de Bush : l’affirmation que les États-Unis sont « en guerre ». Initialement, il ne s’agissait que d’une formule rhétorique semblable à la « guerre à la pauvreté » ou la « guerre à la drogue », mais cela a changé quand les États-Unis ont mené des opérations militaires partout dans le monde. Après le 11 septembre, l’administration Bush a pris des mesures qui menacent nos libertés en affirmant assurer notre sécurité, mais des alternatives existent et il n’est pas nécessaire de partir du principe que la menace terroriste sur le pays est constante et sévère. L’analyse des démocrates sur la question des armes de destruction massive dans le monde et le rôle de l’ONU en Irak n’est pas non plus très différente de celle de l’administration Bush.
Les démocrates devraient se demander pourquoi les citoyens états-uniens changeraient de président si c’est pour avoir la même politique. En définir une nouvelle serait non seulement de bonne politique, mais serait également un service public.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« White House Rivals Running on Empty », par William M. Arkin, Los Angeles Times, 25 janvier 2004.