Il y a trois ans, peu après le 11 septembre 2001, l’ai commencé à rédiger dans les pages Opinion du Los Angeles Times une série de textes sur les questions militaires et de défense. Aujourd’hui, c’est mon dernier texte et j’aimerais émettre cinq remarques concernant les échecs des États-Unis et ce que nous avons appris durant cette période :
– Il faut éviter de faire trop confiance aux forces spéciales pour régler tous les conflits comme l’ont fait George W. Bush et Donald Rumsfeld. Ces forces manquent d’éthique et elles ne sont pas les plus appropriées pour traquer des individus, comme le démontrent les fuites de Ben Laden et du Mollah Omar.
– Ce qu’on croit savoir est parfois plus dangereux que ce qu’on ne sait pas et il faut que le pouvoir politique et les militaires l’admettent. Deux semaines avant l’attaque de l’Irak, je mettais en garde contre l’absence de preuves d’existence d’armes de destruction massive en Irak.
– Il faut être sceptique face aux informations provenant de " l’intérieur " du gouvernement. Rumsfeld y avait fait taire toutes les voix discordantes avant la guerre.
– Il ne faut jamais changer une politique à long terme dans la précipitation. C’est pourtant ce qu’a fait l’administration Bush en redéfinissant la stratégie nucléaire après le 11 septembre.
– Il ne faut pas projeter notre psychologie sur celle de l’adversaire. le problème en Irak, c’est que les États-Unis continuent de combattre les Irakiens comme s’ils avaient affaire à une armée cherchant une confrontation frontale. Ce qui est vrai militairement l’est aussi politiquement et appliquer nos comportements et nos valeurs pour comprendre les décisions de nos ennemis est une erreur. Malheureusement, John Kerry ne semble pas devoir faire mieux.
« Five Big American Blunders in Terror War », par William M. Arkin, Los Angeles Times, 5 septembre 2004.
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