Au début de l’été, Donald Rumsfeld a approuvé un plan top secret intitulé « Interim Global Strike Alert Order », visant à tenir prêt les militaires pour des frappes contre des pays hostiles ayant des armes de destruction massive. Le général Bruce Carlson, commandant la 8ième division de l’US Air Force a déclaré que désormais, avec ce plan, les États-Unis pouvaient frapper n’importe quel adversaire en 12 heures ou moins, partout sur le globe.
Dans le monde secret du planning militaire, « frappe globale » est le terme pour désigner une attaque préventive spécifique avec un volet nucléaire. La position officielle états-unienne sur l’utilisation de l’armé nucléaire n’a pas changée. L’administration Bush prétend toujours vouloir réduire nos stocks d’armes tout en conservant une force de dissuasion crédible. Toutefois, depuis le 11 septembre 2001, une succession d’événements semble indiquer que nous sommes à la veille d’un changement stratégique majeur. Comprendre ce processus est essentiel alors que l’on se concentre toujours d’avantage sur les intentions nucléaires de l’Iran et de la Corée du Nord.
Désormais, la formule des « frappes globales » mêle frappes conventionnelles et nucléaires, ce qui aggrave encore les risques d’emploi de l’arme nucléaire. Le plan pouvant servir à attaquer l’Iran ou la Corée du Nord est le CONPLAN 8022, censé répondre en urgence, sans emploi de forces terrestre à une menace imminente de type nucléaire ou d’autres armes de destruction massive. Jusqu’ici, ce plan devait permettre de paralyser le pays via un bombardement massif. C’était suffisant, mais récemment on lui a adjoint un volet nucléaire. En effet, l’obsession est de frapper un ennemi vite, sans avoir à déterminer les cibles prioritaires précises et pour cela, il faut utiliser l’arme nucléaire.
Traditionnellement, le Pentagone refuse de discuter de ses plans de batailles mais celui-ci mérite le débat.
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
« Not Just A Last Resort ? », par William M. Arkin, Washington Post, 15 mai 2005.
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