L’administration Bush a-t-elle menti ? Il est toujours difficile de répondre à ce type de question et c’est à l’opinion de se faire son opinion sur la sincérité de Washington.
Seymour Hersh affirme que Donald Rumsfeld a personnellement approuvé un programme encourageant les pressions physiques dans les centres de détentions. Cet article du New-Yorker a été violemment attaqué par l’administration Bush qui prétend qu’il n’y a pas d’opérations secrètes à Abu Ghraib. Mais en se concentrant sur Abu Ghraib, Rumsfeld cache une plus vaste tendance et le fait que la guerre au terrorisme est fondée sur les actions secrète et la tromperie.
Souvent, le Pentagone et la CIA ont besoin d’actions secrètes, mais cette nécessaire sécurité a été remplacée par une chape de secret généralisé visant à empêcher tout débat sur des opérations illégales. C’est la conséquence d’une tendance législative qui a amené le Congrès à se priver lui-même d’une bonne partie de ses moyens de contrôle de l’activité des gouvernements sur les questions de sécurité et de renseignement. Or, à ce problème de contrôle législatif, s’ajoute une politique systématique du département de la Défense pour cacher des informations au Congrès ou pour masquer des opérations secrètes dans des opérations plus larges qui, elles, sont présentées au Congrès. Aujourd’hui toutefois, le Congrès enquête sur les affirmations de Hersh et si elles sont vraies, des têtes pourraient tomber.
Que le Pentagone ait menti ou non, il est évident que la plupart des opérations de la guerre au terrorisme ne sont pas assez contrôlées car Rumsfeld a renforcé considérablement les pouvoirs des organisations militaires secrètes et clandestines. Je ne pense pourtant pas que ces opérations aient accru notre sécurité ou celle de l’Irak.
« A Cloak of Security — or a Shield Against Debate ? », par William M. Arkin, Los Angeles Times, 6 juin 2004.
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