La somme des mauvaises nouvelles en provenance d’Irak fait croire à un nombre croissant d’Américains que les États-Unis sont condamnés à l’échec dans la région. Aujourd’hui, d’après un sondage, 42 % des États-uniens seraient en faveur d’un retour des troupes au pays et même des partisans de la guerre annoncent qu’il faut se préparer à la défaite.
À droite, des hommes comme le lieutenant général William Odom affirment que l’occupation est un « échec ». À gauche, des analystes de la Brookings Institution comme James Steinberg et Michael E. O’Hanlon croient que les États-Unis devraient fixer une date de départ et ne rester que si un nouveau gouvernement irakien leur demandait expressément. Des centristes comme Leslie H. Gelb du Council on Foreign Relations demandent une division de l’Irak en trois parties distinctes. Quelques critiques comme le général Anthony C. Zinni estiment qu’un mauvais échéancier et une mauvaise attribution des ressources ont torpillés l’entreprise. D’autres enfin pensent que faire de l’Irak une démocratie fonctionnelle a toujours été au delà des capacités des États-Unis.
Chercher à faire de l’Irak un pays stable, unifié et non-menaçant semble de plus en plus difficile, mais un abandon serait pire car cela encouragerait les terroristes et transformerait l’Irak en État en déliquescence en proie à une guerre civile qui déstabiliserait toute la région, l’exact inverse du but recherché. L’administration Bush a déjà promis de rester en Irak sans que cela l’empêche d’apporter des corrections dans sa politique. Elle doit faire de même avec sa stratégie militaire et cesser de raser les villages, d’utiliser l’artillerie et de tuer des innocents. Ce n’est pas qu’une question de droit international, c’est une question de stratégie : on ne peut pas causer des souffrances à une population dont on espère le soutien. Il faut également changer de discours et mettre davantage en avant la protection des populations. Si on ne change pas de stratégie, le départ sera notre seule alternative.
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
« Gaining The Iraqis’ Toleration », par James Dobbins et Philip H. Gordon, Washington Post, 28 mai 2004.
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