Les sénateurs états-uniens, menés par Norm Coleman, ont lancé une croisade pour « dénoncer » le programme « pétrole contre nourriture » développé par l’ONU de 1996 à 2003, en le présentant comme le plus grand scandale dans l’histoire de l’ONU. Tout cela n’est cependant qu’une mascarade construite pour détourner l’attention de la débâcle de George W. Bush en Irak et légitimer l’invasion en utilisant la corruption irakienne maintenant que les armes de destruction massive ne peuvent servir d’excuse.
Ce programme est né d’une résolution déposée par les États-Unis en avril 95 et mis en application en décembre 95. Dans le même temps, les États-Unis organisèrent deux tentatives de coup d’État contre Saddam Hussein. Ce programme n’a jamais eu un but humanitaire et il visait essentiellement à servir le vrai objectif des États-Unis : le changement de régime en Irak. Les mécanismes de contrôle du programme offraient en effet à Washington la possibilité de réguler les exportations irakiennes de pétrole au mieux de leurs intérêts. Ils fermèrent les yeux sur les exportations illégales de pétrole vers leur allié turc et Madeleine Albright laissa faire une opération qui a permit au ministre des Affaires étrangères russe Evgueni Primakov de s’enrichir alors qu’elle négociait avec lui. On estime que 80 % des fonds illicites du programme sont aux États-Unis. Dans le même temps, les États-Unis ont bloqué des achats de biens humanitaires totalement légitimes. Quand Saddam Hussein s’est montré trop adepte des détournements, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont mis en place un système malsain où le prix de vente du pétrole était fixé après la vente. Ce système a privé l’ONU de fonds pour payer certains contrats humanitaires.
Il y a eu de la corruption dans ce programme, cependant les origines de cette corruption ne sont pas à l’ONU, mais dans la politique moralement corrompue d’étranglement économique de l’Irak. Les détournements de fonds qui ont eu lieu ont servi à faire sortir l’économie irakienne de la ruine où elle se trouvait en 1996 et qui avait tué tant d’Irakiens. En 2002, on assistait à une vraie reprise économique, rien avoir avec aujourd’hui.
« The oil-for-food ’scandal’ is a cynical smokescreen », par Scott Ritter, The Independent, 12 décembre 2004.
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